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  • Photo du rédacteurCentre culturel de Colfontaine

MAISONS DU PEUPLE.

Dernière mise à jour : 13 mars


MAISON DU PEUPLE – PATURAGES.

Créée en 1885, la Coopérative Union, Progrès, Economie poursuit le but de fournir le pain au meilleur compte. En 1896, elle achète le terrain pour construire une grande boulangerie moderne. Louis Pépin*, administrateur, futur bourgmestre et futur parlementaire, suggère d’y adjoindre une salle des fêtes financée par une partie des bénéfices. Celle-ci est inaugurée en 1899. L’année suivante, on décide l’édification d’un café, de bureaux, de salles de réunion dont la réalisation est confiée à l’architecte Eugène Bodson, de Saint-Ghislain (aussi à l’origine des plans de l’obélisque du « Coq de Jemappes » et de la maison Vinchent située à la rue Neuve) qui demande à Paul Cauchie de s'occuper de la façade. La maison du peuple ainsi achevée est inaugurée le 2 août 1903. En 1904, on inaugure l’épicerie ; en 1906, une mercerie et un aunage (drap à la coupe) ; en 1908, une caisse des pensions… et en 1913, le Grand Magasin du Peuple (vente de faïences, émaux, vêtements et coiffures pour hommes) qui remplace l’épicerie; aunage, mercerie ne répondant plus aux exigences du moment. La prospérité de la coopérative s’accroissant sans cesse, on agrandit plusieurs fois la salle des fêtes, on ajoute une salle pour la fanfare, des chambres pour les tenanciers, un tir horizontal et des sanitaires ultra-modernes. En 1916, pour suppléer aux difficultés d’approvisionnement en viande, une boucherie est ouverte ; elle sera fermée au lendemain de l’Armistice. En 1917, la salle Florent Laurent, (directeur de la chorale de Pâturages), située à l’étage, hébergera même une infirmerie. En 1922, se forme l’Union des Coopérateurs borains, résultant de la fusion des sociétés coopératives de Pâturages, Quaregnon et Hornu. Quand la salle de fêtes fut ravagée par un incendie en 1930, on ne tarda pas à la reconstruire à l’identique d’abord, puis à l’équiper pour des projections cinématographiques. Vu son importance, la coopérative joua pleinement son rôle social : elle abrita une société de gymnastique, une fanfare, une chorale, elle disposa d’un atelier de cordonnerie pour occuper les nombreux accidentés de la mine.

* Louis Pépin : Né à Angre en 1861, termina ses études à l’Université de Bruxelles. Professeur littéraire, il fut un brillant orateur. Arrivé à Pâturages en 1864, il fut nommé Administrateur délégué et président du Conseil d’Administration de la boulangerie coopérative « Union-Progrès-Economie », le 10 décembre 1895. Louis Pépin fut conseiller provincial, député (succédant à Alfred Defuisseaux en 1901). Il fut bourgmestre de Pâturages de 1896 à 1921.


Un peu d’architecture


Si l’étage présente une architecture plutôt classique, le rez-de-chaussée, lui, s’inspire plus de l’Art nouveau.

La façade s’orne de motifs décoratifs suivant la technique du sgraffite : le nom de la coopérative, deux médaillons aux effigies de César de Paepe et Alfred Defuisseaux et surtout "Le Triomphe du Travail", œuvre de Paul Cauchie*.

La façade de la Maison du Peuple de Pâturages est classée comme monument au Patrimoine wallon depuis le 28 octobre 1982.


Paul Cauchie : architecte, peintre et décorateur belge né en 1875 à Ath et décédé en 1952 à Etterbeek ( Bruxelles).

Il fut une des figures marquantes de l’Art-Nouveau en Belgique. Son style architectural, contrairement à ceux de Victor Horta ou Paul Hankar qui utilisaient le fer forgé et la pierre pour suggérer des volutes végétales, se caractérise par une rigueur géométrique compensée par la richesse des décorations picturales.

Son œuvre architecturale est des plus réduites : trois maisons à Bruxelles, deux villas jumelles à la côte belge, ainsi qu'une villa a Eeklo.

Par contre, dans le domaine de la décoration de façade et en particulier de la technique du sgraffite remise à l’honneur par le mouvement Art Nouveau, il donne toute sa mesure et en est le plus talentueux et le plus prolifique artisan en Belgique. Paul Cauchie fut un maître pionnier de la renaissance de la technique du sgraffite au XIXe siècle, fresque murale décorative façonnée par grattage dans une fine couche de mortier de couleur, dont la pratique remonte à l'Antiquité. Il en réalisa lui-même plusieurs centaines et enseigna sa technique.

On lui doit, notamment, la frise du Musée des Beaux-Arts de Gand ou, plus près de nous, les motifs élégants de la maison modern style avenue Malibran à Ixelles ainsi que « Le Triomphe du Travail », sgraffite intégré à la façade de la maison du peuple de Pâturages (Colfontaine).

Son œuvre la plus connue est la Maison Cauchie construite en 1905 pour servir d’habitation et d’atelier à Paul Cauchie. Aujourd’hui, la maison Cauchie, enfin sauvée, abrite une salle d’exposition et une reconstitution d’intérieur Art Nouveau.

Depuis quelques années, le centre culturel ne ménage aucun effort pour sauver "Le Triomphe du Travail".


Emissions Télé MB :



Un remarquable sgraffite intitulé "Le Triomphe du Travail", oeuvre de l'artiste Paul Cauchies, est en danger de disparition à Colfontaine. Cette fresque murale décorative trône depuis près d'un siècle au fronton de la Maison du Peuple de Pâturages construite en 1903 par Eugène Bodson.


Archives du Centre culturel de Colfontaine



MAISON DU PEUPLE – PETIT-WASMES

En 1889, suite à de vives querelles au sein même de la société coopérative « UNION _ PROGRES_ ECONOMIE » de Wasmes, certains membres la quittèrent pour fonder une société dissidente dénommée

« ARTS ET METIERS ».

De cette dernière, naîtra en 1899 la société coopérative de boulangerie

« LA JUSTICE » créée à l’initiative de Philippe Dufrasne, journaliste, EVRAD Pharmacien.Dès lors une concurrence acharnée s’installa entre les deux coopératives sur le plan économique pour la distribution du pain. Elle aboutira devant les tribunaux : des dénonciations pour fraude étaient fréquemment déposées au Parquet par une coopérative à l’encontre de l’autre. Des dissensions eurent des répercutions au niveau des deux sections politiques locales qui furent exclues alternativement du P.O.B. Le siège de la coopérative, des bureaux, la boulangerie et le magasin furent installés rue de Petit-Wasmes. En 1901, la société acheta rue de Petit-Wasmes le « Salon Depienne » du nom de son propre propriétaire, en fit sa Maison du Peuple fut construite à son emplacement. Elle comprenait le café et une salle de réunion au premier étage qui existent toujours. La salle des fêtes qui servait aussi de cinéma se trouvait à côté ; elle a été détruite par le feu en 1975 . Au rez-de-chaussée de « La Justice »se trouve le café et le logement des tenanciers. Au premier étage se trouve la salle de réunion. La façade est composée au premier étage d’un garde-corps à balustres devant les baies de fenêtres, un petit balcon avec les mêmes balustres au-dessus de la porte d’entrée. Le soubassement est en pierre. Situation dans le site : dans l’alignement de la rue de Petit-Wasmes, presque en face de l’église. Petit-Wasmes était le quartier des ouvriers mineurs de Wasmes, et reste aujourd’hui un quartier populaire.

Province du Hainaut Borinage, « Inventaire visuel des Maison du Peuple de Bruxelles et de Wallonie II », paru dans Recherche réalisée par les archives d’architecture moderne pour le

Ministre de la Communauté Française, p. 218 – 220.


Maison du Peuple de Warquignies

















MAISON DU PEUPLE DE WASMES

Wasmes donne l'image, plus qu'ailleurs dans le Borinage, d’un village houiller au relief accidenté, aux nombreux terrils. Dans cette localité de mineurs fut créée la première société coopérative du Borinage, au lendemain des grèves qui sévirent dans la région au début de 1885. Elisée Fauvieau, journaliste, et sept charbonniers furent à l'origine de la constitution de la société coopérative de boulangerie " UNION, PROGRES, ECONOMIE" de Wasmes en novembre 1885. Ses statuts servirent de modèle pour la constitution de nombreuses coopératives du Borinage.Le capital de départ s'élevait à 1000FB, alors que 50 sacs de farine coûtaient 1200FB. Modestement, ils commencèrent à cuire le pain dans un fournil qu'ils louaient rue de Blaugies; en 1887, la coopérative occupa un immeuble place Saint-Pierre qu'elle se proposait d'établir en Maison du Peuple; elle venait d'acquérir rue des Juifs (actuellement rue des Alliés) une propriété pour y installer le siège de la coopérative, la boulangerie, le magasin. Suite à des dissensions internes, certains coopérateurs quittèrent " UNION, PROGRES, ECONOMIE" de Wasmes pour fonder en 1889 une société coopérative concurrente, également socialiste "LA JUSTICE". Dans cette localité, le mouvement ouvrier dans son ensemble a presque constamment été divisé entre Grand-Wasmes et sa coopérative " UNION, PROGRES, ECONOMIE" et Petit-Wasmes « LA JUSTICE »Au début 1903, la coopérative de Wasmes décida de la construction d'une nouvelle Maison du Peuple. Les capitaux furent avancés par une Brasserie, moyennant de s'y approvisionner exclusivement. Le 4 octobre 1903, elle fut inaugurée. De nouveaux locaux furent construits en 1907 pour la boulangerie et les magasins à l'emplacement du local primitif rue des Alliés. La Maison du Peuple abritait une bibliothèque, un groupe choral " L'Echo du Peuple", la fanfare " L'Union ouvrière" fondée en 1889, un cercle dramatique, les cercles Libre Pensées et des Jeunes Gens. La coopérative organisa à partir de 1905, une caisse de pensions pour ses vieux coopérateurs.En 1929, " UNION, PROGRES, ECONOMIE" opéra sa fusion au sein de la coopérative régionale " L'UNION DES COOPERATEURS BORAINS". La Maison du Peuple devint la propriété de l'Union Coopérative de Liège qui l'a vendue en 1979 à un particulier.

Description extérieure : La girouette qui se trouve au sommet du clocheton présente les emblèmes du mineur : la pioche, la hache, le casque et la lampe. (…) La façade en maçonnerie de brique a deux corps de bâtiments : celui qui est occupé par le café est surmonté d'un clocheton et comporte de très jolies baies jumelées au premier étage, seuils, meneaux et linteaux en pierre bleue. Le bâtiment de la salle est percé de 9 baies régulières, à linteaux droits en pierre surmontés d'un arc de décharge en brique au rez, à arcs en plein cintre en brique suivis d'un arc en pierre au premier étage.

Description intérieure :La Maison du Peuple a été réorganisée pour accueillir le laboratoire d'analyses médicales, sans toutefois que ne soient apportées de modifications importantes à l'organisation des locaux. La salle, restée dans son état d'origine, est fortement délabrée et ne sert que de stockage, en attendant une affectation plus précise. Elle est éclairée naturellement par la série de fenêtres de la façade. Une galerie en fer forgé longe le mur et est soutenue par des consoles ouvragées en fer forgé. Le mur de scène ne présente plus aucune décoration particulière.

Province du Hainaut Borinage, « Inventaire visuel des Maison du Peuple de Bruxelles et de Wallonie II », paru dans Recherche réalisée par les archives d’architecture moderne pour le Ministre de la Communauté Française, p. 206 – 211.

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