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  • Photo du rédacteurCentre culturel de Colfontaine

Gilles de Chin.

(…) Mais qui était Gilles de Chin ?

Gilles de Chin était le fils et enfant unique de Gérart de Chin , qui était seigneur et grand baron du Hainaut.(…) Il était alors de forte taille et bien de sa personne ; on n'eût pas dit qu'il n'entendait à rien en fait d'études et qu'il causait du désespoir à ses parents. Un jour de la Pentecôte, monseigneur Gossuin d'Oisy, châtelain de Cambrai (…) vint rendre visite au seigneur de Chin. Ils causèrent du jeune Gillion.(…) touché du chagrin du sire de Chin lui demanda de pouvoir emmener en son château son fils Gillion pour lui essayer de lui faire son éducation à son tour.

Honorés et joyeux de cette demande, le sire de Chin et sa dame accèdent au désir du seigneur d'Oisi. Gilles de Chin (…) après être resté deux ans, il devint si soumis, si humble et si courtois qu'il n'avait pas son pareil acquit une grande adresse dans les joûtes de la chevalerie. Ses parents étaient tout heureux de cette transformation.

(…) Il devint vite le meilleur chevalier de son temps. (…)

Fort de son courage et zélé pour la religion il résolut de partir pour la croisade (…) en Palestine. Ils marchèrent vers Jérusalem, Sur le chemin, ils rencontrèrent un pèlerin (…) qui leur dit les Sarrasins venaient de massacrer des chrétiens (…) A ces paroles, Gilles de Chin mit la lance au poing et avec ses compagnons galopa au secours des chrétiens (…) Il défit plusieurs fois les Sarrasins, notamment près du Jourdain.

Sur le chemin du retour de cette expédition, il eut l'occasion de tuer un lion qui désolait le pays depuis trois ans. (…) l'épée à la main, le bouclier au bras et coiffé de son casque, il marcha vers le lion qui se tenait dans une caverne. Dès qu'il vit le lion bondir sur lui, il remit son épée et tint sa lance au poing.

Le lion fondit sur lui ; mais Gilles de Chin le reçut d'un tel coup de lance qu'il lui enfonça son arme un pied et demi dans le corps. Le lion ainsi. blessé bondit de nouveau sur son adversaire (…) Gilles de Chin d'un bond fut près de lui et lui passa son épée au travers du corps. L'animal expira.

(…) Ils coupèrent la tête du lion et l'apportèrent au roi. À son retour à Jérusalem, Gilles de Chin (…) fut créé maréchal et gouverneur de tout le royaume de Syrie par Godefroid de Bouillon. (…)

Mais Gilles de Chin rentré en France ne pensait plus qu'à retourner à Chin voir son père, le seigneur de Chin et sa mère. (…)

Le seigneur de Chin annonça le retour de son fils (…) De partout, on accourut, même de Tournai, tant Gilles était aimé (…). Ses exploits l'avaient rendu célèbre entre tous.

(…) Quant vint Gilles au château d'Antoing il avait vingt-sept ans, Ïdon était dans sa dix-huitième année (…), Gilles vint au-devant du seigneur d'Antoing pour lui causer de ses sentiments (…) La main de Domision fut accordée à Gilles. (…) Chacun était heureux de cette alliance, (…) Peu de temps après, le Ciel envoya à Gilles une fille, qui reçut le nom de Mahaut ou Mathilde, sa seule enfant. (…)

A la même époque apparut la tradition du dragon de Wasmes (…) l'année 1133, (…)

Une bête effroyable, un monstre d'une grandeur énorme désolait le pays et le rendait désert par des courses affamées et ses hurlements épouvantables ; il ne sortait de son trou que pour se darder sur quelques bestiaux pour en faire sa proie et sa nourriture, en les dévorant d'une gueule écumante de sang et de rage. Tout le monde fuyait les environs, de sorte que le pays était dans la plus triste consternation lorsqu'un valeureux cavalier, nommé Gilles de Chin, chambellan de Bauduoin IV, comte du Hainaut, inspiré de Dieu, prit la résolution de combattre ce monstre cruel et carnassier (…) il partit de Mons avec sa petite troupe pour aller combattre cette bête monstrueuse qui avait la similitude d'un dragon. Il passe près de la chapelle de Notre-Dame de Wasmes, il y entre, et après s'être prosterné au pied de son autel lui demandant sa protection, son secours, il en sort plein de confiance et marche avec empressement à l'antre affreux où ce monstre cruel avait sa retraite. (…)

Chin s'en approche, la bête lui jette des regards affreux et vient à lui ; le combat commence, le monstre est repoussé ; de colère il frappe la terre à grands coups de sa queue massive ; il revient à la charge, s'élance avec furie vers la troupe, étrangle quelques chiens, terrasse quelques chevaux ; la victoire balance ; Gilles de Chin lève les yeux au Ciel, il appelle la Sainte-Vierge à son secours, et dans ce même moment, animé d'un nouveau courage, il enfonce sa lance dans la gueule ouverte de ce monstre qui fondait sur lui ; il lui porte un coup si rude qu'il lui perce la gorge d'outre en outre. Le dragon vaincu, tombe et parmi des hurlements épouvantables, expire dans son sang.

Gilles de Chin, ce vaillant et généreux soldat, loin de s'enorgueillir de sa victoire, ne l'attribua qu'à Dieu et à la très Sainte-Vierge, Notre-Dame de Wasmes. Il alla droit à sa chapelle lui en témoigner sa reconnaissance par mille actions de grâce, et en mémoire de cette grande journée, il y laissa sa lance. (…) le comte Bauduoin (…) fit porter à Mons ce dragon effroyable dont la vue, quoique mort donnait encore de la terreur. La tête de ce monstre est conservée avec soin dans la trésorerie des chartes du pays et se montre aux curieux. En reconnaissance de cette victoire signalée, Gilles de Chin prit le soin de faire orner Ia chapelle de Notre-Dame de Wasmes et lui fit plusieurs présents. Il engagea les peuples à se rétablir dans cet endroit et leur donna les communes et les bois voisins, et les combla de mille autres bienfaits. Ce combat a été mis en doute par plusieurs auteurs modernes. Aucun cependant ne nie la vaillance de Gilles de Chin (…)

La population de Wasmes considère à juste titre que ce fût en action de la victoire de Gilles de Chin sur le Dragon, qu'on institua la procession du mardi de la Pentecôte, appelée le Tour de Wasmes. On y porte la statue de la Vierge en grande vénération. Cette statue était autrefois précédée d'un drapeau sur lequel on voyait le combat de Gilles de Chin contre le Dragon et la Vierge qui apparaissait au chevalier. Ces mots y étaient inscrits en gros caractères : " Attaques, Gilles de Chin, ce Dragon furieux « Et tu seras de luy par moi victorieux".

DELACROIX, Léonard – "Wasmes dans les temps passés. Histoire de Gilles de Chin et du dragon. Son sanctuaire de Notre-Dame". – Wasmes, imprimerie de Fulgence.

Gilles de Chin et le dragon. Légende et vérité.

Tout wasmois digne de ce nom a entendu conter dès sa plus tendre enfance la merveilleuse légende de Gilles de Chin et du Dragon.

Certains jours fastes, il a frémi à la vue du monstre vert et ailé qui défile, enchaîné, dans les rues du village. Pour peu qu'il se donne la peine d'évoquer ses premiers souvenirs, il entend quelque voix chère, aujourd'hui disparue, lui vanter la prouesse du vaillant chevalier et la délivrance de la « gente pucelle » qui, chaque année, depuis huit cents ans, attire les pèlerins le mardi de la Pentecôte.

Merveilleux conte qui enchanta nos jeunes années, où légende et histoire, fiction et vérité, étroitement entrelacés, ne font plus qu'un.

Mais pour peu qu'on l'examine de plus près, une foule de questions surgissent à l'esprit, (…) Qui était Gilles de Chin, le héros de ce combat singulier ? Quelle fut sa vie ? Tua-t-il réellement de sa lance un monstre affreux qui désolait la contrée par ses déprédations ? Ce dragon lui-même, qu'était-il ? (…)

Les documents ne manquent pas sur Gilles de Chin et sa légende, tant controversée (…)

Gilles de Chin Héro légendaire.

Gilles de Chin était fils et enfant unique de Gontier de Chin et de Berlaymont. Au XIIème siècle, Chin était une petite seigneurie comprise à l'heure actuelle dans la commune de Ramegnies au Nord de Tournai.

A douze ans, son père le confia à un précepteur averti, mais le jeune Gillion (…) était rebelle à toute culture intellectuelle. Beau, grand, bien de sa personne, il préférait manier l'épée plutôt que la plume.

En désespoir de cause, ses parents le confièrent alors au sage chevalier Gossuin d'Oisy, qui le garda deux ans. Il en revint "humble, soumis, courtois, ayant acquis une grande habileté dans les joutes de chevalerie"

Après avoir été armé chevalier, il se distingua en maints tournois : il devint vite le meilleur chevalier (…) et prit place parmi les conseillers du comte Baudouin IV le Bâtisseur.

(…) Il avait épousé Ide de Chièvres — nommée aussi Ida ou Idon, — femme très généreuse, qui fonda l'abbaye de Ghislenghien (…)

Peu après selon la tradition, (…) il accompagna son suzerain aux Croisades. Il s'y distingua entre tous par son courage, sa vaillance, sa hardiesse (…)

Dans son humoristique étude sur la « Tête du Dragon » l'érudit Emile HUBLARD nous conte comment Messire Gilles « occit ung serpent » (…)

On montre encore à Wasmes actuellement, au bas du « Tierne du Dragon » l'endroit où la tradition place le repaire du monstre : il est situé au Sud-Est du village, au versant d'une des deux collines sur lesquelles s'érige Wasmes. Il n'y existe plus que quelques maigres broussailles végétant avec peine sur une espèce de roche grisâtre, que les Wasmois appellent « Kwèrière » ou « queurière (…)

Revenons au combat de Gilles et du Dragon : Gilles se dirigea vers le repaire de la bête. « Il ne la chercha pas longtemps, cette bête flairait de loin ; à la vue de cette petite troupe de cavaliers, elle sort de son trou et d'un vol rapide va droit à eux pour en faire un carnage effroyable. (…) Chin s'en approche, la bête lui jette des regards affreux et vient à lui ; le combat commence, le monstre est repoussé ; de colère il frappe la terre à grands coups de sa queue massive ; il revient à la charge, s'élance avec furie vers la troupe, étrangle quelques chiens, terrasse quelques chevaux ; la victoire balance.

Gilles de Chin lève les yeux au ciel, il appelle la Sainte Vierge à son secours, et dans ce même moment, animé d'un nouveau courage, il enfonce sa lance dans la gueule ouverte du monstre qui fondait sur lui ; il lui porte un coup si rude qu'il lui perce la gorge d'outre en outre. Le dragon, vaincu, tombe et parmi des hurlements épouvantables expire dans son sang. (…) En reconnaissance, Gilles de Chin fit orner la chapelle de Wasmes, et lui fit plusieurs présents, notamment la lance du combat. (…)

Ceci, c'est la légende, c'est le récit tel que le raconte la tradition.

Que disent les historiens ?

Ce combat légendaire a été mis en doute et pour cause, par la plupart des auteurs modernes. Aucun ne nie la vaillance et le désintéressement de Gilles de Chin (…)

Une chose qui étonne, c'est que la tradition du dragon de Wasmes soit relatée par tous les analystes modernes, depuis Vinchant qui naquit et vécut à Mons de 1543 à 1631, mais elle n'est au contraire racontée dans aucun des chroniqueurs du temps tels que Gislebert, Baudouin d'Avesnes ou Jacques de Guyse. Certes, Gislebert parle bien à la page 77 de sa « Gisleberti Chronicon (…) « du vaillant chevalier, qui dans les pays d'outre-mer combattit seul un lion féroce, et le mit en pièces non pas avec un arc et des flèches, mais seulement à l'aide de sa lance et de son bouclier ». Mais du dragon, il n'en souffle mot. (…) La tête du dragon.

Ces victoires sur un animal féroce ont pu suffire pour rendre Gilles de Chin célèbre, et au surplus, on conserve à Mons, au Musée folklorique une tête de crocodile dite « tête du dragon » provenant du Trésor de l'abbaye et qui pourrait fort bien être un trophée rapporté de Palestine par Gilles de Chin.

Voilà des siècles que cette tête est à Mons. (…) Les naturalistes vous diront qu'il s'agit de la tête d'un crocodile, (…) D'autres opinions.

Certains voient dans le Dragon abattu ou défait, la féodalité vaincue dès le réveil des Communes, secondées par quelques seigneurs démocrates entr'autres Gilles de Chin ; (…) voient dans le mot « dragon » ou « gayant» (déformation de Goliath) un symbole, une exagération pour désigner un carnassier terrible, qui épouvantait la région, et que Gilles défit dans un combat héroïque. D'autres encore arguent que la prétendue victoire de Gilles sur le dragon ne serait qu'une belle allégorie pour exprimer que le chevalier fit assécher les marais de Wasmes. (…)


DUMORTIER, Georges – "L'église Notre-Dame de Wasmes." –"Gilles de Chin et le dragon. Légende et vérité".

Gilles de Chin

Héros d'une des légendes les plus caractéristiques et les plus vivaces du Hainaut, Gilles de Chin appartient aussi à l'histoire. Ses aventures ont été contées, entre 1230 et 1250, par Gauthier de Tournai dont la « Canchon Monsignor » se basait, de son propre aveu, sur un récit de Gautier li Cordier.

Né peut-être à Chin — village du Tournaisis jumelé avec celui de Ramegnies —, Gilles de Chin, de Berlaymont, de Chièvres, de Sars et de Wasmes est cité, dans trois actes authentiques de 1123, à propos d'une donation faite à l'abbaye de Saint-Ghislain, par son père Gonthier et par lui-même de terres situées à Wasmes. Le plus crédible des anciens chroniqueurs hennuyers, Gislebert, nous apprend qu'il figurait au nombre des compagnons d'armes et des conseillers du comte de Hainaut Baudouin IV, dit le Bâtisseur. Ayant participé à la croisade, il épousa Ida (ou Eva) de Chièvres, participa à la guerre contre le Brabant et fut tué en 1137, vraisemblablement le 12 août, à Bouchain ou à Rollecourt, en Ostrevant. Inhumé dans le cloître de l'abbaye de Saint-Ghislain, son mausolée — avec gisant — a été transféré à Mons, à la fin du XVIIIème siècle, et placé dans l'ancienne chapelle castrale Saint-Calixte où il est toujours visible.

Apparemment, c'est au XVIème siècle que les moines de Saint-Ghislain auraient propagé la légende de Gilles de Chin. Ce récit mythique et les éléments de biographie qui nous sont fournis par Gauthier de Tournai nous permettent d'évoquer la figure de ce chevalier sans peur et sans reproche.

Jeune homme, Gilles de Chin participe à différents tournois, s'y distingue et lie connaissance avec une de ses admiratrices, la comtesse de Duras, qui est mariée.(…) Cet amour impossible incite Gilles à participer à la croisade. (…) Gilles s'embarque donc, combat les Sarrasins, affronte un géant redoutable, lutte contre des brigands, s'aventure jusqu'en Egypte, est attaqué par un lion mais tue celui-ci puis est mis en présence d'un serpent ou d'un crocodile qu'il parvient également à terrasser. (…) rentre en Hainaut avec l'espoir de revoir sa dulcinée. Hélas, celle-ci est passée de vie à trépas ! Que faire sinon, (…) accomplir de nouvelles prouesses : guerres et tournois.

Nous sommes alors vers 1130 et une bête monstrueuse, qui a son repaire dans les marais de Wasmes, sème la crainte dans le Borinage. Cette bête fantastique, nul ne l'a vue. Est-ce un dragon ou un serpent immonde ? Elle s'attaque à tout qui se présente sur son passage. Et elle dévore ses victimes !

Un jour, Gilles apprend l'existence de ce monstre qui se serait emparé d'une petite fille de Wasmes, une « Pucelette » de 4 ou 5 ans, qu'il retiendrait captive dans son antre.

Le chevalier prend la décision d'attaquer la bête. Il invoque, avant d'entreprendre son expédition vengeresse, Notre-Dame et lui demande de guider son bras. Fortifié par l'assurance qu'il sortira vainqueur du combat, il se met en route. Il est seul, à cheval, armé peut-être d'une lance mais sûrement d'une épée, seconde « Durendal ». (…)

Les péripéties du combat peuvent s'imaginer. (…) Le cheval de notre héros se cabre mais Gilles, qui fait taire sa propre peur, a tôt fait de le calmer. Et c'est de flanc, pour se tenir à l'abri de la fournaise qui s'identifie à la gueule de la terrible bête, qu'il attaque celle-ci, enfonce sa lance, à plusieurs reprises, entre ses rudes écailles. (…) l'étrange animal, épuisé, à bout de souffle, (…) vit encore. Gilles descend alors de cheval et l'achève à l'épée avant de lui trancher la tête, qu'il ramènera en guise de trophée. Mais, la bête morte, il s'empresse, d'abord, de chercher sa retraite. Elle n'est pas loin. C'est une sorte de grotte. La « Pucelette » s'y trouve. L'enfant déguenillée sourit à son sauveur qui la place en croupe sur son cheval et la ramène à Wasmes, où on fait fête au libérateur et à la libérée. Les manants du lieu sont désormais délivrés de leurs craintes et, dès le lendemain, se rendront à Mons afin de remettre, au comte, la tête du dragon. (…).

Selon certains auteurs, l'exploit du preux chevalier serait à l'origine, d'une part, de la cavalcade du Lumeçon, ou du Doudou, qui se déroule à Mons le dimanche de la Trinité, et, d'autre part, du tour de Wasmes, ou procession dite de la « Pucelette », qui sort le mardi de la Pentecôte. Si le périple de Wasmes, qui ne fait pas place à Gilles de Chin ni au dragon mais promène la statue de Notre-Dame — celle-ci ayant été invoquée par le chevalier — et est rejoint en fin de parcours par une fillette — coiffée d'un chapeau de plumes d'autruches et vêtue d'une somptueuse robe bleue — qui représente la « Pucelette », a été suscité, semble-t-il, par la légende, le combat du Lumeçon ne serait pas, prétendent certains folkloristes, issu de celle-ci. Pourtant, dans son « Histoire de la Ville de Mons » publiée en 1725, de Boussu écrit que « En mémoire de la victoire de Gilles, on porte à Mons, à la procession solennelle, la figure d'un dragon entouré de plusieurs cavaliers qui représentent Gilles de Chin et sa suite...» Et le peuple montois, depuis toujours, identifie le saint Georges de l'épisode inclus jadis dans la procession de la Trinité, mais formant à présent appendice à celle-ci, au preux de la légende. Et une chanson du siècle dernier, adoptée par les « Ropieurs », dit textuellement que :

Quand in l'an mil cent et trente-tois

Wasmes étoit mis à l'étoit

Pa enne laide et méchant' biette

Qui rindoit lés fèmm's tout' inquiètes,

Lés geins n'sachant à qué s'vouer

Leu peur au maît' sont v'nu conter Parait qué c'étoit l'fameux dragon El' caus' qu'on a fait I'lum'çon !

Gilles de Chin ou saint Georges ? Ne répondons pas à la question mais faisons remarquer qu'on les confond souvent, à Mons tout au moins, et que saint Georges, qui pourrait être une naturalisation chrétienne du dieu oriental Mithra, intervient dans plusieurs légendes du Hainaut. (…)

La légende de Gilles de Chin combattant le légendaire dragon a peut-être un fond de vérité. Le crâne conservé à Mons et qui serait celui du dragon mis à mort par Gilles de Chin est, (…) un crâne de crocodile... ». Par ailleurs, on est sûr, que Gilles de Chin a bel et bien existé. A-t-il réellement accompli l'exploit qu'on lui attribue ? De toutes façons, comme l'a fait observer un poète : Philippe Delaby, dans une page consacrée à Mons et à sa région, « Ce dragon de légende dont le courage les délivre périodiquement, n'est-ce pas le symbole de l'adversité toujours vaincue et toujours à vaincre, qui unit Mons et le Borinage dans une même ferveur ?»

DELMELLE, Joseph – "Gilles de Chin"

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